Camões parmi les poètes africains

Résumé

Notre texte vise à souligner comment Luís de Camões est reconnu parmi les poètes africains. Comme le souligne le critique littéraire mozambicain Francisco Noa, il y a un aspect lyrique dans la poésie mozambicaine qui se structure autour de l'océan Indien et de l'île du Mozambique, où sont passés Camões, Jorge de Sena et d'autres poètes. Parmi les voix poétiques mozambicaines qui célèbrent Camões, nous nous souvenons de Virgílio de Lemos, un excellent cultivateur de poésie portugaise, qui a écrit d'innombrables sonnets et odes à Camões. Rui Knopfli est un autre grand poète mozambicain qui, dans le poème « O Regresso dos Lusíadas », réalise une réinterprétation critique d'Os Lusíadas. Adoptant également un parti pris d'irrévérence allégorique et de subversion, nous trouvons des poèmes du Mozambicain Luís Carlos Patraquim, contrastant parodialement avec des vers de Camões. À travers l'errance, la poésie de Patraquim, dans la veine corrosive inaugurée par Knopfli, s'impose comme un contre-voyage pour révéler certaines lacunes de l'histoire. On ne pouvait manquer de mentionner le grand poète José Craveirinha, le « Camões de Mafalala », comme l'a surnommé l'écrivaine Mia Couto en 1991, non seulement pour avoir remporté le prix Camões et n'avoir jamais quitté le quartier périphérique de Mafalala, mais aussi pour la séduction et la clandestinité avec lesquelles il a su mêler l'oralité des mots rongas de la langue de sa mère noire à la langue portugaise héritée de son père originaire de l'Algarve, qui lui a fait découvrir les rimes des poètes portugais, dont Camões, qu'il admirait et dont il a su saisir la méthode de création des sonnets. Enfin, mentionnons le poème anti-épique As Quybyrycas, de Frey Ioannes Garabatus.